Tchernobyl Silence dans les rangs !

Voici 25 ans, les pouvoirs publics ont prétendu que la France n’avait pas été touchée par le nuage radioactif de Tchernobyl. Hier, la justice a décrété le non-lieu sur ce gros mensonge. L’affaire se termine comme elle a commencé : par le bâillon.

Il ne fallait certes pas trop espérer d’un procès. Un seul homme était mis en examen, le Pr Pellerin, 88 ans – dix ans de plus que Jacques Chirac, qui était Premier ministre à l’époque… et qui est lui-même dispensé d’assister aux audiences de son procès pour emplois fictifs présumés. Le Pr Pellerin occupait alors la fonction éminente de chef du Service central de protection contre les rayons ionisants. Ce n’est pas un lampiste, mais on ne fera croire à personne qu’il a pris, seul, la décision de raconter aux Français des énormités du genre : « L’élévation relative de la radioactivité est très largement inférieure aux limites réglementaires. » Ce que toutes les analyses indépendantes ont démenti.

Le nuage qui se serait arrêté comme par miracle sur le Rhin, au moment où la salade était interdite en Allemagne, tout comme l’abattage des moutons en Grande-Bretagne, c’était un mensonge d’État. C’est-à-dire un mensonge collectif. Il s’agissait bien sûr de protéger l’industrie nucléaire nationale, qui était déjà la plus puissante d’Europe. Mais plus largement, il faut bien constater que les hommes politiques français préfèrent raconter des bobards aux électeurs, plutôt que de leur servir une vérité qui dérange. En mai 1986, on était en tout début de cohabitation socialiste/RPR-UDF. Il ne fallait surtout pas affoler la population, alors que les dirigeants avaient tant à faire pour trouver leurs marques ! Peut-être se sont-ils persuadés qu’une tête bien enfoncée dans le sable est à l’abri des radiations. L’essentiel étant… de ne pas la ressortir.