Xavier Bertrand, 48 ans, n’a jamais caché son ambition pour l’Élysée en 2017

Vous êtes déjà en tournée pour les primaires UMP de 2016 en vue de l’élection présidentielle ?

« Alors je suis en campagne depuis dix ans, car je vais régulièrement dans les départements au contact des Français et des militants !

J’aime beaucoup la Savoie où je compte de nombreux amis comme Dominique Dord qui fut trésorier à l’UMP quand j’en étais le secrétaire général, ainsi que Michel Dantin et Hervé Gaymard qui seront présents ce soir. Je pense aussi à Michel Barnier que j’ai rencontré dernièrement à Bruxelles. »

Comment se porte l’UMP aujourd’hui ?

« Elle se porte mieux sur le terrain qu’à Paris. Nos militants veulent tourner la page de l’affrontement fratricide de l’automne et sont las des querelles d’ego. Si l’on doit revoter je suis d’avis de demander, par internet, si les militants veulent d’une nouvelle élection mais je ne serais pas étonné qu’ils disent non. »

Vous qui avez été ministre du Travail, que vous inspire la position du gouvernement sur les retraites ?

« C’est assez consternant de voir que les socialistes découvrent que si nous ne faisons rien, nous allons dans le mur ! Je suis partisan d’un départ à 62 ans dès 2017 et d’un départ à 65 ans à partir de 2025. Je souhaite aussi qu’on en finisse avec les injustices, en instaurant un système par points qui s’applique à tous, du député à l’artisan, pour le public comme pour le privé. Je pense également qu’il faut permettre aux femmes qui ont élevé des enfants, à des travailleurs dont le métier est difficile et pénible de partir plus tôt. »

Croyez-vous que l’alternance est possible dès les municipales de 2014 ?

« La situation sera différente selon les villes mais ce qui est sûr c’est que je sens monter une grande colère dans le pays. Les gens ont l’impression que François Hollande s’est moqué d’eux. Le fiasco de la visite présidentielle à Dijon en est un exemple.

En 2014, il y aura aussi les élections sénatoriales directement liées aux municipales et les Européennes qui, à mes yeux, seront capitales. Je crois que le peuple est au bord du divorce avec l’Europe et que les instances européennes doivent nous donner des gages pour rétablir un climat de confiance.

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que l’UMP ne gagnera pas avec les idées de 2007 et 2012 mais avec des idées nouvelles. À nous de proposer un autre projet aux Français. »

par Éric VEAUVY